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va en montant, on découvre tout à coup une plaine immense, d’une teinte vert très pâle, piquée au fond par les boules vertes des oliviers ; à l’horizon un bourrelet de montagnes. — En arrivant ici, femme vêtue en bleu, qui montait le chemin en portant un vase sur sa tête ; elle revenait de la fontaine, qui est à gauche, au bas du village en y arrivant. — Nous avions guigné un arbre pour y passer la nuit, mais une petite caravane s’est trouvée être dessous ; nous avons traversé le village, nous sommes de l’autre côté, sous un vieux sycomore, les mulets, les muletiers et le bagage devant nous, les chevaux derrière. À notre gauche repose, couché, appuyé sur son habarah, notre guide de la journée, sheik Mohammed, homme à grand nez recourbé et qui porte le poids de son turban sur le côté droit ; il a son fusil en travers sous l’oreille. — Hier galopage de Hanna pour attraper des crabes ; aujourd’hui ces messieurs ont plaisanté à coups de poing et à coups de pied. — Le matin, trous de pieds de bêtes fauves sur le sable.

Après une nuit blanche, causée par les puces, sous le beau sycomore, nous partons au petit jour jusqu’à Ali-ebu-Arami, dans l’intérieur des terres, landes parsemées de pierres et de caroubiers.

Ali-ebu-Arami. — Restes de forteresse à droite ; là, on prend le bord de la mer et l’on voit au loin le pâté long des maisons étagées de Jaffa. — Sables où l’on enfonce, passage d’une rivière.

Arrivés à Jaffa vers midi. — Cinq vaisseaux en rade. — On monte pour arriver à la ville. — Cimetière en pente. — Quelques dômes s’arrondissent au-dessus des maisons, le cimetière au premier plan, la ville au second ; plus haut, à gauche, des