Page:Flaubert - Notes de voyages, I.djvu/286

Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

(arabe ?) ; du côté de la pleine mer, belle et vaste salle ogivale (des gardes ?) ; — bâti en pierres énormes, porte sur la mer. Du côté faisant face à la terre, petit navire à droite (avec une grue qui sert à transporter des pierres à Saint-Jean-d’Acre). — Vue générale de la ruine : à gauche, un puits comblé ; en haut, une construction carrée, plus moderne, faite avec les débris de la forteresse et habitée par quelques Arabes dont l’un demande à voir le couteau de chasse de Joseph. — Dans les environs quelques cahutes arabes, des chiens aboient après nous. — Contraste de cette ruine du monde germanique, normand, roux, et brumeux, avec ce ciel, ce soleil et cette mer.

La vue jusqu’à Thura (Dora). À notre gauche, la chaîne de collines couleur de terre est brodée et comme fresquée en gris par les pierres ; à un endroit, mouvement de terrain, tout gris blanc, à cause d’elles ; ce sont de grandes dalles. — Deux ou trois maisons carrées en haut. En bas de la pente, à peu près, un arbre, sorte de frêne, déchiqueté et dont les racines, sorties et couchées sur le sol, ont plus de deux longueurs de cheval de long. C’est comme d’énormes câbles les uns sur les autres et étendus, mal attachés, au pied de l’arbre.

Tous ces jours-ci, quantité de cigales, de lézards ou de salamandres et de caméléons ; ceux-ci se promènent lentement sur la pointe des buissons desséchés ou sur les grosses feuilles piquantes des figuiers de Barbarie. Hanna en a pris un par la queue, l’a donné à Max, qui l’a lâché sur la crinière de son cheval (il avait des taches chocolat), est monté jusqu’aux oreilles, d’où il a dégringolé