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en fleurs poussent jusque sur le bord de la mer. — Nos chevaux passent dans l’eau.

Déjeuner à 11 heures et demie, à Habbi-Jones, endroit où Jonas fut vomi. — Une grande gorge qui se dévale vers le rivage, avec deux grands arbres. — Dormi sur une natte dans un café ; une petite varangue de branchages secs devant ; nos mulets débâtés se roulent. Nous repartons à 2 heures. La route (ancien chemin, on le suit par moments) monte des coteaux, descend, suit le bord de la mer, la mer, la mer, enfonce dans les sables, remonte parmi les pierres, où nos chevaux marchent lourdement. La pente des montagnes s’incline à cause de la quantité de pierres mêlées à la verdure, ça ressemble à un immense cimetière abandonné.

Sidon au fond de l’horizon, à la pointe, dans les flots, avancée en pâté. Devant la ville, un rocher, long, autour duquel plusieurs vaisseaux. — Jardins. — Silence de la ville en y entrant. — Un vieillard aveugle, en turban vert, conduit par un enfant. — Au milieu des rues est une espèce de rigole carrée pour les chevaux ; on sent l’encens, l’église, une odeur sacerdotale, quelque chose qui fait penser à la fraîcheur des églises en été. — Khan français : vasque carrée ; au milieu, bananier. — Chevaux de l’émir Beschir. — Couvent des frères de la Terre-Sainte. — Docteur Gaillardon, son divan. — Souper dans une grande salle ; pots en étain qui contiennent de l’eau d’où on la verse dans notre carafe. — Père Casimir, longue barbe, parlant italien, vite, et fermant l’œil.

Mercredi 31 juillet, 9 heures du soir. — La