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un Arabe couché sur un tombeau, avec deux ou trois autres qui avaient l’air de blaguer et faisaient tranquillement leur kief ; un chemin au beau milieu et par-dessus les tombes. — La mer, verdure, et Beyrout à droite ; beaucoup d’herbes. — Un vieux, maigre, à barbe grise, qui dit son chapelet sur une pierre. — Enceinte qui renferme deux tombes, et a un dessus de tente pour protéger les branchages sur les deux tombes.

Pique-nique sur l’herbe aux pins : moines passant avec des chapeaux couverts de mouchoirs ; chameaux ; ciel violet sur les montagnes à travers les arbres. — Matinée chez Rogier : la petite Turque, coiffure de jasmin, Fatmé mélancolique ; la grosse, la maigre, balle sereine de Rogier, importance d’Abdallah.

Partis de Beyrout à 4 heures et demie du matin. — D’abord sables entre des haies, puis les montagnes ; grandes pentes. Entre les gorges une poussière de lumière comme de la neige éthérée qui se tiendrait en l’air immobile et en serait pénétrée ; à droite la mer. — Le cuir de ma semelle crie. — Des bouquets de caroubiers se versent sur la terre et ont l’air taillés comme des arbres de jardin. — Rencontre de zingari (je ne crois pas que ça en soit) : un enfant, portant une grosse caisse sur le dos, à la tête de mon cheval, me montre le ciel en levant les mains et répète plusieurs fois Allah d’une façon attendrissante ; femmes qui portent l’enfant dans une espèce de hamac suspendu à leurs mamelles. — Lauriers-roses, rivière el-Damour, un tournant où ça a l’air d’un coin de parc. — Un peu avant, effet d’un pont dont il ne reste plus que les arches initiales. — Les lauriers-roses