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Une almée (mère Maurice), yeux noirs, très allongés par l’antimoine ; visage retenu par des bandes de velours, bouche rentrée et menton saillant, sentant le beurre ; robe bleue. Elle demeure au bout de la rue, dans la maison qui en fait le fond. Je revois Osnetaouileh, qui me fait signe que j’ai de beaux yeux et surtout de beaux sourcils, et qui en veut à mes moustaches comme toutes ces dames d’Égypte. — Dîner chez Fiorani. — Son épouse ! — On m’a dit depuis qu’il était mort, ce bon Fiorani !

Mardi 28 mai, Denderah. — Bois de dooms avec de longues herbes ; nous sommes obligés de faire un coude sur la droite.

Il y a un pylône, à gauche, séparé de toute espèce de construction ; le pylône du temple même est ruiné, ça ne fait plus qu’une porte.

On arrive au temple par une sorte de couloir formé par deux murs en briques crues, construction arabe que l’on a faite lorsque le temple servait de magasin.

Le village, qui est derrière le temple, est complètement ruiné. Tous les chapiteaux du temple représentent la figure d’Athor. — Dans l’angle droit petit temple d’Athor. — Dans un arrière-temple, qui est derrière le grand, ainsi que sur les faces des chapiteaux du pronaos, figure d’Isis allaitant : un bras offre le sein et l’autre est fièrement posé sur le genou, le pouce en dehors et les doigts en dedans.

Extérieurement, sur les trois faces du temple, des têtes de lions accroupis ressortent, ils sont posés sur des poutrelles de pierre qui sortent du mur.