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jusqu’au pied des colonnes : ce n’est que le pronaos du temple. Au fond, porte au milieu, deux autres plus petites ; les murs sont couverts de grands dessins représentant des présentations d’offrandes à des divinités, partout les mêmes scènes sont répétées. Les colonnes sont couvertes d’hiéroglyphes. Sur les colonnes on voit une espèce d’oiseau ressemblant par le corps à un perroquet avec des oreilles et des pattes de lièvre ; il est accroupi sur le train de derrière, dans une position animée, et les pattes rapprochées de la tête. Comme plastique, l’ensemble du dessin de toutes ces représentations est généralement lourd, mastoc, décadent ; les genoux, au lieu d’être perpendiculaires à la jambe, sont rentrés en dedans, comme les miens, ce qui est laid.

Ce temple a de longueur 33 m. 70 et de largeur 16 m. 89, la circonférence des colonnes est de 5 m. 37, la hauteur totale des colonnes est de 11 m. 37. Il y a 24 colonnes.

Par l’ouverture supérieure, entre le sol et le plafond, la lumière arrivait en plein. — Sur un mur d’en face, poteries rondes pour recevoir des pigeons. — Un Arabe est monté sur le chapiteau d’une colonne pour laisser tomber le ruban métrique. Une vache jaune, à gauche, a passé sa tête. À l’entrée, débris de momies confisqués par le Gouvernement dans les environs et que l’on a mis là. Dans un des cercueils, tête d’enfant bien conservée, et encore parfaitement reconnaissable. Sur les dalles couronnant les murs (toit du temple), des noms de troupiers français. Mur de l’Est, et la date 1799 : Louis Ficelin, Ladouceur, Lamour, Luneau, François Dardant.