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affaires à la cange, je vais chasser autour d’Esneh après être rentré à la cange. — Champ de coton sous des palmiers et des gazis. — Des Arabes, des ânes, des buffles vont aux champs. Le vent soufflait dans les branches minces des gazis, cela sifflait comme chez nous dans les joncs. Le soleil monte, les montagnes ne sont plus comme le matin, en sortant de chez Ruchiouk, rose tendre ; l’air frais me fait du bien aux yeux. Hadji-Smaël qui m’escortait, se penche de temps à autre pour découvrir des tourterelles entre les branches ; quand il m’en montrait, je ne les voyais guère. Un homme puisait à une chadouf.

J’ai beaucoup pensé à ce matin (St-Michel), chez le marquis de Pomereu, au Héron, où je me suis promené tout seul, dans le parc, après le bal : c’était dans les vacances de ma quatrième à ma troisième.

Je retourne à la barque prendre Joseph. — Lettre donnée à l’effendi. — Achat de viande, de ceinture. — Le tailleur pour mes guêtres dans un khan où a habité Joseph lorsqu’il servait deux maîtres qui cherchaient des trésors. — Nous prenons de l’encre à la mosquée, les moutards emplissaient l’école et écrivaient sur des planches.

Nous rencontrons Bambeh et la quatrième femme qui jouait du tarabouk ; Bambeh s’est occupée de notre provision de pain. Elle a la figure extrêmement fatiguée.

Parti de Esneh à midi moins le quart. — Des Bédouins nous ont vendu une gazelle qu’ils avaient tuée le matin, de l’autre côté du Nil.

Temple d’Esneh. — Est au milieu de la ville, enfoncé dans les terrains. On y descend par un escalier en terre, fait depuis les déblais opérés