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NOTES DE VOYAGES.

jaune qu’elles portent à la lèvre. — Boutique d’orientalités ; je crois la même.

À la Santé : le tapis turc, la sculpture de Puget, le tableau de Vernet représentant le choléra à bord de la Minerve ;  dans le port, quelques barques avec leurs tentes.

Un soir j’ai descendu la rue de la Darse : café, scènes comiques de M. Alfred Deschamps, les deux quêteuses. — Elle a mis ma pièce de 40 sols dans sa poche, vite, comme si elle l’eût volée ; elle était en sueur et poitrine nue. — Le prince de Montpensier. — Dîner dans la grande salle de l’Hôtel d’Orient, seuls avec le père Cauvière. — Figure du majordome au dîner du duc de Montpensier.

Le maître de poste. — Départ de Marseille. — Cujis : je n’y vois pas les grives suspendues à la porte de l’auberge, à gauche en arrivant (saltimbanque autrefois), et en revenant à 1 heure du matin, café : «  le petit te fatigue  »  ; arrivée à M… à 3 heures.

Les gorges d’Ollioules. — Troupiers allant en Afrique.

Toulon. — Maison de Lauvergne : je l’y revois déjeunant, comme je l’avais quitté dînant  ; son fils seulement a grandi et les meubles sont usés.

Partout, jusqu’à Toulon, j’ai été obsédé, surtout quand j’y repense, par les souvenirs de mon premier voyage[1]  ; la distance qui les sépare s’efface, ils se posent toujours en parallèle et se mettent au même niveau, si bien que déjà ils me semblent presque à même éloignement. Au bout d’un cer-

  1. Voir Corse. (Par les Champs et par les Grèves.)