Page:Flaubert - Notes de voyages, I.djvu/140

Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

station dans un café, Joseph et moi, il est 4 heures du matin.

Dans l’église grecque, tableaux byzantins d’un goût russe, cela vous reporte aux neiges. En entrant (pour la 2e fois) dans l’église, le demi-crépuscule commençait, j’avais ce picotement des yeux d’un homme qui a veillé sur ses jambes. Quelques grandes dames grecques entraient dans l’église ; j’ai été saisi par une bouffée de bonne odeur (fraîche) qui sortait de dessous leur voile, dans le grand mouvement de coude qu’elles faisaient pour le raffermir sur leur tête, et par le bas le vent soulevait. À cette heure je vois passer devant moi un bas d’étoffe rose et le bout d’un pied dans une pantoufle jaune pointue.

L’office fut interminable. Le patriarche dans sa chaire, fier et dur de regard, a apostrophé deux ou trois fois vigoureusement les femmes qui babillaient dans le gynécée. — Petit garçon en redingote allant lui baiser la main et se prosternant. — Abus du baisement de main. — Lui-même baise l’évangile. Après une quête on verse aux assistants de l’eau de fleur d’oranger sur les mains. — Je m’en vais à 8 heures et la messe n’a fini qu’à 10 !

Le lendemain matin, contrat avec raiz Ferzalis au consulat.

Lundi matin, visite à Soliman-Pacha.

Vendredi 25 janvier, cérémonie du Danseh. — Piétinement. — Tohu-bohu de couleurs, à cause de tous les turbans qui se pressaient. Deux voitures pleines d’étrangers ; une troisième voiture, verte, d’où sort la tête d’un nègre. Sur la terrasse du palais, à droite, des eunuques qui regardent.