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de Maxime qui s’était dépêché pour l’apporter et avait cuydé en crever d’essoufflement.) — Descente facile par l’angle opposé.

Intérieur de la Grande Pyramide. — Après le déjeuner nous visitons l’intérieur de la Pyramide. Elle s’ouvre du côté Nord, couloir tout uni (comme un égout) dans lequel on descend ; couloir qui remonte ; nous glissons sur les crottes de chauves-souris. Il semble que ces couloirs aient été faits pour y laisser doucement glisser des cercueils disproportionnés. Avant la chambre du roi, corridor plus large avec de grandes rainures longitudinales dans la pierre, comme si on y avait baissé quelque herse. — Chambre du roi, tout granit en pierres énormes, sarcophage vide au fond. — Chambre de la reine, plus petite, même forme carrée communiquant probablement avec la chambre du roi.

En sortant à quatre pattes d’un couloir, nous rencontrons des Anglais qui veulent y entrer, et tous dans la même posture que nous ; nous échangeons des politesses et chacun suit sa route.

Pyramide de Céphren. On ne monte pas dessus, si ce n’est Abdallah. « Abdallah cinq minutes montir ». À l’extrémité son revêtement subsiste encore, blanchi par des fientes d’oiseaux.

Intérieur. — Chambre de Belzoni. Au fond un sarcophage vide. Belzoni n’y a rien trouvé que quelques ossements de bœuf, c’était peut-être ceux d’Apis. Sous le nom de Belzoni, et non moins gros, est celui de M.  Just de Chasseloup-Laubat. On est irrité par la quantité de noms d’imbéciles écrits partout : en haut de la Grande Pyramide il y a un Buffard, 79, rue Saint-Martin, fabricant de papiers peints, en lettres noires ; un Anglais enthousiaste,