Mais M. l’Avocat impérial m’arrête et me dit : quand il serait vrai que le but de l’ouvrage soit bon d’un bout à l’autre, est-ce que vous pouviez vous permettre des détails obscènes, comme ceux que vous vous êtes permis ?
Très certainement, je ne pouvais pas me permettre de tels détails, mais m’en suis-je permis ? Où sont-ils ? J’arrive ici aux passages les plus incriminés. Je ne parle plus de l’aventure du fiacre, le tribunal a eu satisfaction à cet égard ; j’arrive aux passages que vous avez signalés comme contraires à la morale publique et qui forment un certain nombre de pages du numéro du 1er décembre ; et pour faire disparaître tout l’échafaudage de votre accusation, je n’ai qu’une chose à faire : restituer ce qui précède et ce qui suit vos citations, substituer, en un mot, le texte complet à vos découpures.
Au bas de la page 72[1], Léon, après avoir été mis en rapport avec Homais le pharmacien, vient à l’hôtel de Boulogne ; et puis le pharmacien vient le chercher.
« Mais Emma venait de partir, exaspérée ; ce manque de parole au rendez-vous lui semblait un outrage.
« Puis, se calmant, elle finit par découvrir qu’elle l’avait sans doute calomnié. Mais le dénigrement de ceux que nous aimons toujours nous en détache quelque peu. Il ne faut pas toucher aux idoles ; la dorure en reste aux mains.
- ↑ Pages 388 et 389.