… Si la compagnie de M. Baudelaire est mauvaise, celle de M. Flaubert est très bonne, je ne connais pas de plus beau roman[1] depuis Balzac.
… Et voici précisément que j’arrive à la phrase de M. de Sainte-Beuve, dans son article de lundi dernier, à propos du premier roman d’un jeune auteur : « L’ouvrage, en tout, porte bien le cachet de l’heure où il a paru. Commencé, dit-on, depuis plusieurs années, il vient à point en ce moment. C’est bien un livre à lire en sortant d’entendre le dialogue net et acéré d’une comédie d’Alexandre Dumas fils, ou d’applaudir Les Faux Bonshommes, entre deux articles de Taine. Car, en bien des endroits et sous des formes diverses, je crois reconnaître des signes littéraires nouveaux : science, esprit d’observation, maturité, force, un peu de dureté. Ce sont les caractères que semblent affecter les chefs de file des générations nouvelles. »
Mais me suis-je alarmé à tort ?
N’y aurait-il pas une fine ironie sous ce jugement étrange ?
Serait-il bien possible que Madame Bovary, le Demi-Monde et deux articles de M. Taine parussent à M. de Sainte-Beuve toute une littérature armée de pied en cap et ouvrant la marche aux jeunes générations ? C’est peu vraisemblable… Certes, je ne conteste ni l’esprit ni le talent de MM. Flaubert, Dumas fils et
- ↑ Madame Bovary.