ment ce plaisir farouche ! gratte ta plaie ! adore-toi !
Je m’abaisserai, Seigneur ! Je courberai dans la poussière mon front et mon orgueil. Je veux me tenir devant toi continuellement, comme un bélier sur l’autel, comme un holocauste qui fume.
Oui ! repousse-les ! Elles sont vieilles et tu n’as plus besoin d’elles pour venir à moi ! Ne vois-tu pas quel désir du mal fait haleter les hommes à ma poursuite, depuis le commencement du monde ? Mais nous nous touchons, — maintenant je les étreins. Le souille que j’exhale est l’atmosphère de leurs pensées, et moi qui les perdais par le corps, je les perds par l’esprit. Un vertige nouveau pousse à l’abîme l’humanité rassasiée ! Entends-tu les civilisations pourries craquer dans les ténèbres, comme des palais qui s’écroulent ? Les Dieux sont morts, Babel recommence ! Le Mal enfin triomphe, et, par toutes les voix, il entonne, dans l’immensité vaincue, l’hosanna formidable de son apothéose !… Veux-tu qu’il passe en toi ?… Veux-tu te repaître de sa beauté infinie ?… Veux-tu devenir le Diable ?