Qu’ai-je fait ? misérable !
Ah ! comment me débarrasser de l’illusion continuelle qui me persécute ? Les cailloux du désert, l’eau saumâtre que je bois, la bure que je porte se changent, pour ma damnation, en pavés de mosaïque, en flots de vin, en manteaux de pourpre. Je me roule par le désir dans les prostitutions des capitales et la pénitence s’échappe de mes efforts, comme une poignée de sable qui vous glisse entre les doigts plus on serre la main !… Ce qui m’exaspère surtout, c’est la fugacité de cet innombrable ennemi ! Où est-il donc ?…
Je vais m’enfoncer dans des idées tragiques, me forcer, par mortification, à penser à des choses tristes, puisque la pénitence est insuffisante, — me donner des douleurs par la pensée.
Mais j’aimerais mieux les souffrances du corps, fussent-elles intolérables ! Oui, plutôt m’étreindre avec des bêtes féroces, voir ma chair voler comme