boutons de jade, des émaux, des magots, une petite vierge byzantine à chape de vermeil ; et tout cela se fondait dans un crépuscule doré, avec la couleur bleuâtre du tapis, le reflet de nacre des tabourets, le ton fauve des murs couverts de cuir marron. Aux angles, sur des piédouches, des vases de bronze contenaient des touffes de fleurs qui alourdissaient l’atmosphère.
Rosanette parut, habillée d’une veste de satin rose, avec un pantalon de cachemire blanc, un collier de piastres, et une calotte rouge entourée d’une branche de jasmin.
Frédéric fit un mouvement de surprise ; puis dit qu’il apportait « la chose en question », en lui présentant le billet de banque.
Elle le regarda fort ébahie ; et, comme il avait toujours le billet à la main, sans savoir où le poser :
— « Prenez-le donc »
Elle le saisit ; puis, l’ayant jeté sur le divan :
— « Vous êtes bien aimable. »
C’était pour solder un terrain à Bellevue, qu’elle payait ainsi par annuités. Un tel sans-façon blessa Frédéric. Du reste, tant mieux ! cela le vengeait du passé.
— « Asseyez-vous ! » dit-elle, « là, plus près. » Et, d’un ton grave : « D’abord, j’ai à vous remercier, mon cher, d’avoir risqué votre vie. »
— « Oh ! ce n’est rien ! »
— « Comment, mais c’est très beau ! »
Et la Maréchale lui témoigna une gratitude embarrassante ; car elle devait penser qu’il s’était battu exclusivement pour Arnoux, celui-ci, qui se l’imaginait, ayant dû céder au besoin de le dire.
— « Elle se moque de moi, peut-être », songeait Frédéric.
il n’avait plus rien à faire, et, alléguant un rendez-vous, il se leva.