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Et un tremblement nerveux la saisit.

— « Pourquoi cela ? est-ce que je l’aime ? »

Puis, tout à coup :

— « Mais oui, je l’aime !… je l’aime ! »

Il lui semblait descendre dans quelque chose de profond, qui n’en finissait plus. La pendule sonna trois heures. Elle écouta les vibrations du timbre mourir. Et elle restait au bord de son fauteuil, les prunelles fixes, et souriant toujours.

La même après-midi, au même moment, Frédéric et Mlle Louise se promenaient dans le jardin que M. Roque possédait au bout de l’île. La vieille Catherine les surveillait, de loin ; ils marchaient côte à côte, et Frédéric disait :

— « Vous souvenez-vous quand je vous emmenais dans la campagne ? »

— « Comme vous étiez bon pour moi ! » répondit-elle. « Vous m’aidiez à faire des gâteaux avec du sable, à remplir mon arrosoir, à me balancer sur l’escarpolette ! »

— « Toutes vos poupées, qui avaient des noms de reines ou de marquises, que sont-elles devenues ? »

— « Ma foi, je n’en sais rien ! »

— « Et votre roquet Moricaud ! »

— « Il s’est noyé, le pauvre chéri ! »

— « Et le Don Quichotte, dont nous coloriions ensemble les gravures »

— « Je l’ai encore ! »

Il lui rappela le jour de sa première communion, et comme elle était gentille aux vêpres, avec son voile blanc et son grand cierge, pendant qu’elles défilaient toutes autour du chœur, et que la cloche tintait.

Ces souvenirs, sans doute, avaient peu de charme pour Mlle Roque elle ne trouva rien à répondre ; et, une minute après :

— « Méchant ! qui ne m’a pas donné une seule fois de ses nouvelles ! »

Frédéric objecta ses nombreux travaux.