Page:Flaubert - L’Éducation sentimentale éd. Conard.djvu/665

Cette page a été validée par deux contributeurs.

fit paraître en 1827 une Histoire de Napoléon en 4 volumes in-8o, qui fut souvent réimprimée et eut un grand succès.

P. 377. Le suffrage universel. — Un certain nombre de républicains, notamment Ledru-Rollin, réclamaient le suffrage universel. On les appelait les radicaux.

P. 377. Les banquets réformistes se multipliaient dans les provinces. — De juillet à décembre 1847, l’opposition organisa des banquets dans toute la France en faveur de la réforme électorale.

Duvergier de Hauranne avait proposé à la Chambre des députés d’abaisser à 100 francs le cens électoral. M. de Rémusat demandait d’exclure les fonctionnaires de la députation. Ces deux propositions furent repoussées. L’opposition avait d’autant moins de chances d’aboutir, que les élections de 1846 avaient renforcé la majorité conservatrice ; elle décida alors d’agiter le pays par la campagne des « banquets réformistes ». Le 9 juillet 1847 eut lieu à Paris le banquet du Château-Rouge. Il fut suivi de nombreux banquets en province.

À Mâcon, Lamartine termina son discours par ces paroles menaçantes : « Elle tombera, cette royauté, soyez-en sûrs ; elle tombera, non dans le sang, comme celle de 89, mais elle tombera dans son piège ! Et après avoir eu les révolutions de la liberté et les contre-révolutions de la gloire, vous aurez la révolution de la conscience publique et la révolution du mépris. »

À Châlons, un toast fut porté à la Convention.

D’autres banquets eurent lieu à Colmar, Pontoise, Reims, Strasbourg, Dijon, etc.

P. 377. Le Piémont… — Au début de l’année 1848, le Piémont était très agité, comme toute l’Italie. Le 30 octobre 1847, le roi Charles-Albert, cédant à la pression de son peuple, avait congédié son ministre réactionnaire et annoncé plusieurs réformes libérales : élection des administrateurs locaux, égalité des classes dans les conseils des villes, abolition des tribunaux d’exception, etc.

P. 377. … Naples… — Le roi Ferdinand II de Naples avait été obligé d’accorder, le 24 janvier 1848, une constitution calquée sur la charte française de 1830. Le fait était d’autant plus significatif que le roi Ferdinand II était de tous les princes italiens le plus hostile aux idées libérales. Son attitude jusqu’à ce jour lui avait même valu les félicitations du tsar Nicolas, bon juge en matière d’absolutisme.

P. 377. … La Toscane… — M. Thureau-Dangin caractérise ainsi la situation de la Toscane au début de 1848 :