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avait eu lieu à Paris. Est-il besoin de rappeler les fameuses paroles du ministre Sébastiani, auxquelles les événements donnaient une ironie sinistre : « L’ordre règne à Varsovie » ?

Pendant toute la durée de la Monarchie de Juillet, la Chambre des députés fit souvent entendre des protestations en faveur de la nationalité polonaise.

P. 201. On avait calomnié les papes, qui, après tout, défendaient le peuple ; et il appelait la Ligue « l’aurore de la démocratie, un grand mouvement égalitaire contre l’individualisme des protestants ». — Il est impossible de ne pas voir dans ces paroles une réminiscence de la doctrine de Buchez, qui essayait alors de réunir le catholicisme et la Révolution.

« Il est vrai que la justification appliquée par lui (Buchez) à la Terreur s’étend à l’Inquisition, que la Saint-Barthélemy est loué par les mêmes raisons que les massacres de septembre, et que la faction des Seize, sous la Ligue, est exaltée au même titre que le Comité de salut public. Dans ces divers événements, l’auteur voit l’application d’un principe qu’il affirme être commun au catholicisme et à la Révolution, la « souveraineté du peuple ». C’est même par là que le catholicisme se distingue, à ses yeux, du protestantisme, fondé sur l’individualisme, sur la « souveraineté du moi. » (Thureau-Dangin, Histoire de la Monarchie de Juillet, t. VI, p. 88.)

P. 201. Lola Montès. — Lola Montès était la célèbre favorite du roi de Bavière.

P. 227. Quand on voit M. de Genoude donner la main au Siècle. — M. de Genoude, directeur du grand journal légitimiste la Gazette de France, préconisa, dès le lendemain de la Révolution de Juillet, l’alliance des légitimistes et des républicains. De 1830 à 1848, il réclama le suffrage universel. Son programme était d’appuyer la monarchie traditionnelle sur la souveraineté populaire.

P. 228. Un catholique. — « Tout le monde parlait alors du « mouvement religieux », de la « réaction chrétienne ». On en discutait l’origine et la portée ; nul n’en contestait la réalité. Aussi bien, pour s’en convaincre, suffisait-il de voir la foule inaccoutumée qui, depuis quelques années, se pressait au pied des autels… Le Constitutionnel constatait, d’un ton boudeur et inquiet, ce phénomène auquel il ne comprenait rien. « Qu’est-ce que cela veut dire ? lui répondait en raillant le Journal des Débats. Le sentiment religieux n’est donc pas détruit ? Le catholicisme n’est donc pas mort ? L’esprit de Voltaire n’est donc plus l’esprit do-