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DE GUSTAVE FLAUBERT.

dedans te servira, à toi ou à Ernest, cet été, en cas de besoin (il encombre la salle à manger, on risque de casser les fenêtres). N’enlève, bien entendu, ni le tapis, ni les rideaux. Je tolère la grande armoire à linge dans ma chambre, à cause du contenu qui est difficile à emporter. Là se bornent mes concessions ! N’oublie pas de faire réparer mon Bouddha. Les appliques et le petit lustre, ainsi que la glace de Venise, ne me gênent pas dans mon cabinet.

Quant à ta chambre (mon futur boudoir), je sais bien qu’il te serait plus commode d’y mettre le piano. Si tu ne sais où loger le piano, c’est une raison de plus pour ôter de cette pièce ton lit royal, qui ne te servira pas cet été, et alors je subirai le piano sans trop de grognements. Mais je t’en prie, loulou, fais-moi la place nette.

Tu t’occuperas de tout cela quand ton tableau sera reçu ; puis tu viendras visiter Vieux et tu retourneras avec moi à Paris au commencement de mai. Voilà.

Le portrait que tu fais de toi (chose que j’ignorais) ayant des plumes, tu dois ressembler à l’altière Vasti ! Je me le destine.

Adieu, pauvre fille ; je t’embrasse bien fort.

Vieux.

Tu ne m’as pas dit ce que tu pensais du livre de Tolstoï et de Nana.

Aujourd’hui, dans la Vie Moderne, dessins moins bêtes.