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CORRESPONDANCE

mêler, sauf pour les inscriptions, et les travaux vont commencer. Ils seront achevés, prétend Sauvageot, vers le mois d’octobre.

Bouvard et Pécuchet me donnent un mal de chien ! En quatre semaines, dix pages ! Hier soir, j’étais si fatigué que je me suis couché à 11 heures ; aussi ai-je fait une bonne nuit, chose qui ne m’était advenue depuis longtemps.

Maintenant, parlons un peu de notre, ou plutôt de mon logement. Eh bien, madame, voici mon désir : Je demande à être débarrassé de mon ennemi : le piano, et d’un autre ennemi qui me donne des coups au front : l’inepte suspension de la salle à manger. Elle est fort incommode quand on a quelque chose à faire sur la table. Or, comme cet été j’aurai besoin de cette table pour mon copiste, retire cette mécanique, et replace ma modeste suspension que j’avais boulevard du Temple.

Débarrasse-moi aussi de tout le reste, ce sera plus simple ! la machine à coudre, les plâtres, ta belle bibliothèque vitrée, ton bahut. J’étais si gêné par tout cela, la dernière fois, que mes habits restaient sur des chaises. Enfin, mets cet excédent de mobilier chez Bedel jusqu’à un nouvel emménagement. Mais arrange-toi pour que je sois un peu chez moi, et libre dans mes entournures. Puisque cet appartement ne doit plus vous servir, vuide-le ! Note que j’en aurai besoin en mai et en juin, et que j’y reviendrai probablement dès septembre.

Je me propose de faire de ta chambre un boudoir. Le canapé-lit (en perse) que je mettrai