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CORRESPONDANCE

aux environs du cher Saint-Gratien, des courses en voiture, avec le joli petit chapeau à plumes qui tremblent au vent ! Quels étaient vos compagnons ? J’ai reçu dernièrement une très aimable lettre de M. Joseph Primoli, pour me remercier de mes Trois Contes. Quel dommage qu’il habite Rome ! Il devrait vivre avec nous à Paris.

N’oubliez pas votre vieux fidèle, qui vous baise les deux mains, aussi longuement que vous le permettez.

Mes bons souvenirs à Mlle Marie et à Popelin.


1714. À GUY DE MAUPASSANT.
Croisset, 5 novembre 1877.
Mon cher Ami,

Vos renseignements sont parfaits. Je comprends toute la côte entre le cap d’Antifer et Étretat, comme si je la voyais. Mais c’est trop compliqué. Il me faut quelque chose de plus simple, autrement ce seraient des explications à n’en plus finir. Songez que tout ce passage de mon livre ne doit pas avoir plus de trois pages, dont deux au moins pour le dialogue et la psychologie.

Voici mon plan, que je ne puis changer. Il faut que la nature s’y prête (le difficile est de ne pas être en opposition avec elle, de ne pas révolter ceux qui auront vu les lieux). Débarqués au Havre, on leur dit qu’ils ne peuvent voir le dessous de la Hève, à cause des éboulements.