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DE GUSTAVE FLAUBERT.

1707. À SA NIÈCE CAROLINE.
Bayeux, lundi matin, 24 septembre 1877.

Te voilà donc rentrée dans le vieux logis, pauvre loulou ! Y es-tu rentrée seule ? Comment t’y trouves-tu ? Dis-moi tout cela dans une lettre que tu m’adresseras à Falaise pour mercredi ou jeudi ; il faut, à mon avis, que les esquisses[1] de Fortin et de la Judith soient avancées ! Je compte être revenu dans huit ou dix jours, peut-être avant.

Nous nous levons à 6 heures du matin (sic) et nous nous couchons à 9 heures du soir. Toute la journée se passe en courses, la plupart en petites voitures découvertes où le froid nous coupe le museau. Hier, au bord de la mer, c’était insoutenable. Nous avons passé quatre jours à Caen et dans les environs. Le soir, nous sommes arrivés ici par une forte pluie. Nous nous portons très bien et ne perdons pas notre temps. La seule débauche de la table est celle du poisson et des huîtres.

Laporte est « aux petits soins » : quel bon garçon ! Son activité brûlante me talonne pour que je finisse ici ma courte épître. Je te raconterai mon voyage plus longuement. Tu as su sans doute nos tribulations du départ. Aujourd’hui je vais tâcher de découvrir cette bonne Fanny. Demain

  1. Un portrait et une étude que Mme Commanville était en train de peindre.