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DE GUSTAVE FLAUBERT.

Puisque tu lis de la littérature légère, je te recommande premièrement de te repaître des Amours de Philippe, par Octave Feuillet. Je mettrai le volume dans ta chambre.

Mais ma plus grande recommandation est de te livrer, dès ton retour, à une peinture frénétique. L’Art avant tout, mon bibi, l’Art avant tout.

D’après mon calcul, vous devez arriver à Paris demain soir. Cette lettre vous y souhaitera la bienvenue.

Adieu, pauvre chère fille, ta Nounou t’embrasse tendrement et va se coucher.


1705. À MADAME ROGER DES GENETTES.
Croisset, [18 septembre 1877].

Je veux vous dire bonjour (c’est-à-dire vous donner un baiser sur les deux mains, sur les deux joues et sur le front) avant de partir vers les lieux qui vous ont vue naître ; car demain je prends mon vol, pour Bouvard et Pécuchet, vers Séez ; ce sera ma première étape, et je passerai par Argentan qui est un peu aussi ma patrie, puisque mon arrière-grand-père, M. Fleuriot (le compagnon de La Rochejacquelin), était de ce pays-là. Et dire que je ne me suis pas servi de cette parenté pour « faire » ma tête dans le noble faubourg ! Je suis plus fier de mon aïeule la sauvagesse, une Natchez ou une Iroquoise (je ne sais).

Eh bien ! Moi aussi j’ai vu les funérailles du