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DE GUSTAVE FLAUBERT.

1700. À MADAME RÉGNIER.
Paris, 7 septembre 1877.
Ma chère Confrère,

En arrivant de Saint-Gratien, je trouve votre lettre qui m’est renvoyée de Croisset. Nous en causerons tout à l’heure. Et d’abord, merci de m’avoir donné de vos nouvelles et de tout ce que vous me dites d’affectueux pour ma nièce, Elle est maintenant aux Eaux-Bonnes avec son mari. Je lui transmettrai votre commission. Je ne la verrai pas avant un grand mois ; puis, à peine revenu à Croisset, dans cinq ou six jours, j’en repartirai pour la Basse-Normandie.

Quand votre pièce sera-t-elle jouée ? Quelles misères vous a-t-on faites ? Ah ! le théâtre ! Je le connais ! J’en ai assez et n’y retourne plus. À propos, savez-vous que j’ai enfin obtenu pour notre ami Bouilhet une place superbe ? Ce petit monument sera adossé au mur de la nouvelle bibliothèque que l’on construit maintenant, et de cette façon ne pourra être déplacé quoi qu’il advienne.

J’arrive à vous, chère confrère, et vous voyez un homme désolé, c’est-à-dire que je vous refuse carrément tout ce que vous me demandez ; pas la dédicace, bien entendu : au contraire, je vous en remercie. Mais quant à vous écrire une introduction ou une lettre servant de préface, voici mes raisons pour vous répondre non. 1o  Je me fâcherais absolument avec beaucoup d’amis, auxquels je n’ai point accordé cette faveur. Cet hiver Renard et