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CORRESPONDANCE

Adieu, Princesse, ou plutôt ma chère Princesse, car je suis, en vous baisant les mains,

Votre vieux et fidèle affectionné.


1695. À LA PRINCESSE MATHILDE.
Lundi soir [août 1877].
Princesse,

Je compte toujours vous faire vers la fin de ce mois une bonne visite à Saint-Gratien, à ce cher Saint-Gratien !

Mais d’ici là, j’irai à Dieppe où j’espère voir le prince.

Puis, je me livrerai à différentes excursions aux environs et je reposerai un peu ma pauvre cervelle, qui a violemment travaillé depuis plusieurs mois. À quoi passer la vie si l’on ne travaille pas ! Pour la tolérer, la vie, il faut l’escamoter. Telle est ma morale, hélas ! et je la mets en pratique, ce qui prouve ma bonne foi et ma résignation.

À quoi passez-vous vos journées, Princesse ? Je vous conseille de vous faire lire deux volumes de mon ami Tourgueneff : l’un a pour titre L’Abandonnée et l’autre Les Eaux Printanières. Je trouve cela énorme et je crois que vous serez de mon avis.

Quel bel été ! et quels beaux clairs de lune ! Comme on doit être bien chez vous ! Le calme de la nature, en même temps qu’il apaise, humilie, ne trouvez-vous pas ? Comme nous sommes