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CORRESPONDANCE

1693. À SA NIÈCE CAROLINE.
[Croisset], mardi, 10 heures [21 août 1877].
Mon Caro,

Ça, c’est gentil ! Ton télégramme daté de 6 heures et demie m’est parvenu à 9 heures et demie. Je suis content de vous savoir arrivés en bon état et j’admire ton héroïsme.

Hier, je me suis ennuyé à crever après ton départ ; le soir, seulement, j’ai un peu travaillé.

Aujourd’hui, j’ai eu à déjeûner Pouchet, Pennetier et Laporte qui nous a amusés, en nous racontant la séance orageuse du Conseil général. Il a été rappelé à l’ordre par Ancel, pour une injure adressée par Lecesne ! excuses d’Ancel, etc. C’est énorme ! Valère a fait caler le citoyen Mandron, qui l’avait traité de calomniateur, en le menaçant net de lui flanquer la main sur la figure. Cela est tout à fait d’un Valère. « L’Oie » ne salue plus son collègue, et passe près de lui dédaigneusement.

Les Trois Contes du vieillard de Cro-Magnon sont recommandés sur le catalogue d’une librairie catholique, de la maison Palmé.

Pas d’autres nouvelles de la localité, mon loulou.

Écris-moi à Paris. Comme tu ne dois pas être fort occupée, envoie-moi des morceaux.

Je vous embrasse.

Ta vieille Nounou.