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DE GUSTAVE FLAUBERT.

pas joui depuis longtemps. Pourquoi ne m’en envoyez-vous pas très souvent de pareilles ? Il faut prendre cette habitude, en songeant que c’est la seule distraction ou plutôt le seul événement heureux qui puisse m’arriver dans ma solitude. Je ne pense plus du tout aux Trois Contes, et Bouvard et Pécuchet avancent. J’espère, à la fin de juillet, en avoir fini avec leurs études médicales, et ce sera un joli débarras !

J’ai peur quelquefois que ce livre-là ne soit d’un comique pitoyable, enfin raté absolument… et je me ronge ! Je me ronge ! […]


1688. À MADAME TENNANT.
Croisset, 10 juillet 1877.

Ma chère Gertrude, j’ai reçu cette affreuse nouvelle ; j’en suis écrasé. Comment va son pauvre père[1] ? Je pense à vous encore plus souvent que d’habitude.

Quand vous pourrez me donner de vos nouvelles un peu longuement, vous me ferez grand plaisir.

Est-il décrété par le sort que nous ne nous reverrons plus et que nous ne devons plus passer quelques heures ensemble, seul à seul ? J’espère que non.

Votre vieux dévoué, ou plutôt dévot.

Venez à Paris cet hiver.


  1. Un neveu de Mme Tennant venait de se noyer accidentellement.