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CORRESPONDANCE

Page 4. Avait rompu le silence, locution toute faite.

Page 5. Menaça, pour dire que son geste était menaçant, n’est point d’une langue pure.

Page 63. Un cigare… on ne fumait pas tant que ça, alors. La Madeleine n’était pas inaugurée, ni même achevée.

Page 229. « En ce temps-là » sous la Restauration, il n’y avait pas de Pouvoirs à côtelettes.

Page 241. Prendre un bain de pieds. Indélicat ! — À quoi bon ?

Page 278. Un mazagran n’est pas de la langue de M. Mure, lequel est un magistrat. Pourquoi ainsi parler argot ?

Dernière remarque : pourquoi initiez-vous le public aux dessous de votre œuvre ? Qu’a-t-il besoin de savoir ce que vous en pensez. Vous êtes trop modeste et trop naïf. En lui disant par exemple que M. Mure n’a pas existé, vous glacez d’avance le bon lecteur. Et puis, que signifie « le triomphe certain de notre combat », dans la dédicace ? Quel combat ? le Réalisme ! Laissez donc ces puérilités-là de côté. Pourquoi gâter des œuvres par des préfaces et se calomnier soi-même par son enseigne !

Tout ce que je viens de vous écrire doit vous prouver, cher ami, avec quelle attention j’ai lu votre livre. Il m’eût été facile de vous écrire : « Admirable partout ! » Mais je vous aime trop pour user avec vous de procédés banaux.

Là-dessus, une forte poignée de main, mon bon.