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CORRESPONDANCE

Pas de Furet[1].

Personne sur le quai. Le facteur arrive à des heures fantastiques.

J’aime à croire que Putzel va mieux.

Et l’oxygène ?

Houzeau m’abandonne.

Naturellement.


1916. À LA PRINCESSE MATHILDE.
Lundi soir [8 décembre 1879].
Ma chère Princesse,

Je vous écrirais plus souvent si je ne craignais de vous importuner avec ma correspondance, n’ayant à vous narrer rien de neuf, ni de drôle. Ma vie est si plate ! Mais par cet abominable froid, je ne résiste pas au besoin de vous demander « comment allez-vous ? »

J’aime à croire que vous vous privez de sortir, malgré votre amour pour la promenade. Ici, il est impossible de mettre le pied dehors. Pas un bateau sur l’eau, pas un passant sur la route ! C’est comme un tombeau d’une entière blancheur, dans lequel on gîte, enseveli.

Je profite de cette radicale solitude pour avancer mon interminable bouquin. Aussi j’espère dans un mois entamer le dernier chapitre.

Chesneau m’a envoyé un roman[2] de sa façon

  1. Le Bateau de Rouen à La Bouille.
  2. La Chimère, 1 vol.