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DE GUSTAVE FLAUBERT.

À vos genoux, en vous baisant la main ou plutôt les mains.


1913. À ÉMILE ZOLA.
Mercredi soir [3 décembre 1870].
Mon Cher Ami,

Inutile de poser, n’est-ce pas ? ou de faire semblant de ne point l’avoir lu, quand, au contraire, je l’ai lu trois fois[1] ! La pudeur seule m’a empêché d’en faire part à ma cuisinière. Du reste, elle ne l’eût pas compris.

Comme vous y allez ! Comme vous me vengez ! Mon opinion secrète est que vous avez raison : c’est un livre honnête. Mais n’ai-je pas voulu faire dire au roman plus qu’il ne comporte ?

Quand le mois de janvier sera passé, il faudra venir me voir. Arrangez-vous pour cela d’avance avec les amis. Ce sera une petite « fête de famille » qui me fera du bien. À cette époque je serai, espérons-le, dans mon dernier chapitre.

Je travaille beaucoup, mais j’en ai assez ! et le froid m’embête.

Si vous n’êtes pas surchargé de copies, envoyez-moi de vos nouvelles. Mon impatience de lire Nana n’a d’égale que mon envie de vous montrer mes bonshommes. Quand paraît votre volume ?

Re-merci. Je vous embrasse.


  1. L’article de Zola sur l’Éducation sentimentale, publié dans la Tribune du 28 novembre 1879.