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CORRESPONDANCE

Dites à Bergerat de répondre à ma dernière lettre, sacré nom de Dieu !

Et embrassez toute la famille pour moi, et qu’elle vous le rende.

Tout à vous. Vôtre.

J’attends les Rois en exil. Amitiés aux amis.

Je travaille comme un misérable et suis fort éreinté.


1900. À LA PRINCESSE MATHILDE.
Mercredi soir [1879]

Comment allez-vous, ma chère Princesse ? Voilà plus de quinze jours que je ne vous ai vue, ni entendu parler de Votre Altesse, et j’entre en mélancolie quand je songe à toutes les semaines qui vont ainsi se passer.

Que vous dirai-je ? Jamais l’hospitalité de Saint-Gratien ne m’a semblé si gracieuse, ni la châtelaine plus charmante. En revenant ici, j’ai eu du mal à me remettre au travail ! Ma vie n’est pas drôle, et je vous épargne le détail de ses misères. Enfin, je vous remercie pour les bons moments passés chez vous.

Je m’en vais demain à Étretat voir une vieille amie[1] d’enfance qui est fort malade. Mais dimanche soir je serai derechef courbé sur mon pupitre.

J’espère y lire bientôt un petit mot de vous, n’est-ce pas ? En attendant ce plaisir-là, croyez,

  1. Mme Laure de Maupassant, mère de Guy de Maupassant.