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CORRESPONDANCE

1864. À MADAME GEORGES CHARPENTIER.
Croisset, jeudi soir [juin 1879].
Chère Madame Marguerite,

Comme votre époux est peu épistolier, et que j’ai à vous remercier pour les deux bonnes soirées que vous m’avez fait passer, j’aime mieux vous écrire à vous qu’à son honorable personne.

1o  Dites-lui que j’attends immédiatement les premières épreuves de l’Éducation sentimentale. Le livre m’appartient à partir du 10 août prochain, et d’ici au 10 août nous n’avons pas trop de temps. Or j’ai besoin que le susdit bouquin paraisse le plus promptement possible. Cela est très sérieux.

Ce roman a été étranglé à sa naissance par Troppmann et Pierre Bonaparte. Il serait juste de le réhabiliter. C’est un four immérité. Georges devrait penser à le réintroduire dans le monde par quelques articles corsés.

2o  Je n’ai pas entendu parler de Bertrand[1], bien que Burty lui ait demandé un rendez-vous pour moi. Donc, la malheureuse féerie est de nouveau dans les mains de Maupassant. Si la « Maison Charpentier » désire la lire, elle peut la lui demander. Nous verrons ensuite ce qu’il faudra en faire.

Je ferai encore une tentative au mois de septembre. Puis, comme cette tentative ratera (j’en suis presque certain), nous la publierons

  1. Directeur du Théâtre des Nations.