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DE GUSTAVE FLAUBERT.

les yeux, tant il a le relief et la puissance. J’aime moins Mère Blanche, qui me paraît moins neuve.

Je vous reprocherai, çà et là, une recherche d’archaïsme dans les mots. Mais vous êtes un rude si écrivain, mon cher ami ! un véritable artiste !

Et je suis, plus que jamais, tout à vous.

Vôtre.


1863. À ÉMILE ZOLA.
Croisset, vendredi [fin juin ou début juillet 1879].

La préface de vos Haines m’a ravi, mon cher Zola. Voilà tout ce que j’ai à vous dire. Je ne la connaissais pas et j’en suis féru ! Bravo ! Voilà comme il faut parler.

Quant aux différents articles du volume, je suis de votre avis en ce qui concerne l’abbé X***, Prudhon et le catholique hystérique. J’ai relevé plusieurs témérités dans l’Égypte il y a trois mille ans, et des choses qui, selon moi, sont inexactes. Je vous trouve bien indulgent pour Erckmann-Chatrian. Quant à Manet, comme je ne comprends goutte à sa peinture, je me récuse.

Et je maintiens que vous êtes un joli romantique. C’est même à cause de cela que je vous admire et vous aime.

J’ai trouvé Alphonse Daudet bien éreinté. Mes lectures sont finies et je n’ouvre plus aucun bouquin jusqu’à la terminaison de mon roman.

Votre vieux.