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DE GUSTAVE FLAUBERT.

J’avais été appelé là-bas, immédiatement, pour une affaire que je vous expliquerai. Mon escalier m’a donné un mal de cinq cents diables à grimper. Je n’ai été libre qu’à onze heures du soir ; l’heure et mon costume m’interdisaient l’entrée de votre maison. Puis, le lendemain, j’ai été voir mon frère, que je crois un homme perdu. Ce sera un deuil. Encore un chagrin.

Mais dans une quinzaine, à moins que la terre n’écroule d’ici-là, j’aurai quelques bons moments, puisque je vous verrai.

En attendant je vous baise la main, Princesse, et suis toujours et le plus profond

Vôtre.


1855. À SA NIÈCE CAROLINE.
Paris, jeudi matin, 11 heures, 12 juin 1879.

Ma nièce Caro m’oublie tout à fait : depuis douze jours, une seule lettre ! As-tu la migraine, pauvre chat ? J’ai vu hier (et enfin) le fameux portrait, auquel je ne trouve rien à redire. Cependant je te ferai une observation sur le col, mais j’ai peur de dire une bêtise, et provisoirement je m’abstiens. J’ai cuydé crever de chaleur et de fatigue à l’Exposition. La marche m’est encore très pénible. N’importe, je suis resté trois heures devant les tableaux. Celui de Carolus Duran m’a enthousiasmé, bien que je ne le trouve pas très ressemblant, car je connais le modèle, Mme Vandal. J’admire sans réserve le portrait du père