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CORRESPONDANCE

mon horrifique chapitre viiie au mois de Juillet. Alors j’entamerai l’avant-dernier.

Quand irai-je à Paris ? Je n’en sais rien. Pas avant le milieu de mai, si j’y vais. Il faudrait pourtant que j’y allasse… En tout cas, vous me verrez cet été chez la bonne Princesse. C’est une chose inouïe, le mal que j’ai maintenant à me déplacer.

Charpentier m’a envoyé les deux premiers numéros de sa Vie Moderne, que je trouve encore plus bête que la Vie Parisienne. Le chic perdra la maison Charpentier. Retenez cette prophétie.

Et le manifeste politique de Zola menaçant la République de sombrer, si elle n’arbore l’étendard du réalisme ! naturalisme, pardon ! Drôle ! drôle !

J’ai lu dans l’élégante feuille de votre éditeur un fragment de votre roman qui m’excite. Quand il sera paru, le roman (ou même avant), seriez-vous assez Curtius pour venir à Croisset ? J’y attends demain Tourgueneff. Zola et Charpentier m’ont également promis de venir déjeuner dimanche.

Hennique fait des conférences, maintenant ?

Nous sommes des fossiles, mon cher ami, des restes d’un autre monde. Nous ne comprenons rien au mouvement.

Je vous embrasse.

Votre Vieux.

« Tou… ou… jours… jeune ! »

(Illusion qui dénote le sheikisme.)

Lisez la Correspondance de Berlioz ! Peu de livres m’ont plus édifié. Il rugissait, celui-là ! et haïssait le médiocre. Voilà un homme !