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CORRESPONDANCE

la rivière, rien, silence absolu, et aucune lettre à écrire ! Aussi ai-je travaillé jusqu’à 2 heures du matin. Résultat : une page et la préparation de deux autres. C’est là ce qu’il me faut : l’écartement de toute manifestation extérieure et, j’ose dire, de toute relation humaine. Je suis de moins en moins pressé d’aller à Paris. D’ailleurs, ma jambe enfle dès que je marche un peu, et hier soir elle me faisait souffrir. Je crois que c’est un rhumatisme qui se porte sur l’articulation.

Cependant je voudrais bien voir le portrait de ma pauvre fille[1] sur la cimaise.

Je t’embrasse.

Vieux.


1841. À LA PRINCESSE MATHILDE.
Mercredi soir [16 avril 1879].
Princesse,

Vous avez bien raison ! Des œuvres comme Ruy-Blas vous rafraîchissent le sang ! Cela vous sort de la crasse littéraire qui nous entoure ; il n’y a de beau que le beau, quoi qu’on dise.

Je vous trouve un peu sévère pour Renan, car son discours est un joli « morceau », bien que, selon moi, il ait un peu trop louangé l’Académie.

Et je ne partage pas votre pitié pour Villemessant. Ah ! mais non ! pas du tout ! Des hommes comme lui ont fait beaucoup de mal, ont été de véritables pestes. N’ayons pas d’indulgence pour

  1. Le portrait du baron Cloquet, peint par Mme Commanville, reçu au Salon.