Page:Flaubert Édition Conard Correspondance 8.djvu/238

Cette page a été validée par deux contributeurs.
232
CORRESPONDANCE

ruiné ont le devoir de me nourrir, et non pas le gouvernement. Stupide ! oui ; intéressant, non ! Je suis si énervé que je n’espère plus qu’une chose, la peste russe. Ah ! si elle pouvait venir et m’emporter ! » [.....]


1824. À GUY DE MAUPASSANT.

Entièrement inédite.

Mercredi, 4 heures, 12 mars 1879.

Eh bien, si M. Rambaud, par suite des insistances de M. Charpentier, est contraint de lui dire ce qui en est, dès que la chose sera faite, allez, vous, chez M. Charpentier et suppliez-le, en mon nom, de me garder le secret absolu. Je vois à sa divulgation les plus graves inconvénients, outre que j’en serai fort humilié.

J’ai trouvé une combinaison qui me permettra de restituer plus tard la rente du ministère… si toutefois, je ne m’en démets pas d’ici à deux ou trois mois. C’est un secours temporaire que j’accepte, un prêt que l’on me fait. Voilà comme je considère la chose. (Ce qui me force à m’y soumettre c’est qu’avant-hier, lundi, Commanville a vendu sa scierie d’une façon déplorable !!!) Mais si le Figaro s’en mêle, ou que des amis m’en félicitent, je serai désespéré, car enfin, il n’est pas drôle de vivre sur l’assistance publique ! Puisque M. Charmes me veut du bien, communiquez-lui ce que je pense (si toutefois vous le jugez convenable).

Je vous embrasse, mon cher ami.

Votre vieux.