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CORRESPONSANCE

1800. À LA PRINCESSE MATHILDE.
Jeudi [février 1879].

Vous avez tort de me plaindre, ma chère Princesse. Depuis quelque temps j’ai tant de chagrins qu’une jambe cassée est une bagatelle, près des autres. Cet accident-là n’affecte ni le cœur, ni les nerfs, ni l’esprit ; dont il est léger. Je n’écris pas et ma cervelle se repose.

D’ailleurs je suis très bien soigné et il n’y a plus aucun danger. Mais le cas était grave, à cause de l’articulation. Je boiterai pendant longtemps, ce qui ne m’empêchera pas de venir chez vous.

Donnez-moi de vos nouvelles fréquemment ; la vue de votre chère (et abominable) écriture me fait l’effet d’un rayon de soleil entrant dans ma chambre.

Je vous baise les deux mains aussi longuement que vous le permettrez, car je suis votre vieux fidèle.


1801. À SA NIÈCE CAROLINE.
[Croisset, début de février 1879].
Mon Loulou,

Je n’attends pas une lettre de toi pour te remercier du beurre et du raisin ; l’un et l’autre m’ont fait le plus grand plaisir. Malgré mes arrange-