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CORRESPONDANCE

J’ai été bien avachi pendant quelques jours, mais je me remonte et je travaille. C’est l’important, après tout.

Votre bonne volonté à mon endroit m’a attendri, ma pauvre chère belle ; mais, je vous en prie, n’y pensez plus. N’importe, je vous remercie de la proposition comme d’un présent. […]


1790. À SA NIÈCE CAROLINE.
Croisset, jeudi, 2 heures [16 janvier 1879].

Comment, chérie, je te dois plusieurs lettres ? Ton reproche est aimable, mais injuste ! Et à propos de lettres, je suis tanné d’en écrire ! J’ai envie de publier, dans les journaux, que je ne répondrai plus à aucune : Quatre aujourd’hui ! six hier ! autant avant-hier ! Mon temps est mangé par ce gribouillage imbécile.

Avec tout ça, Bouvard et Pécuchet n’avancent pas. Je succombe sous la théologie ! et je t’assure, loulou, qu’il faut avoir la tête forte et vaste pour coordonner et rendre plastiques toutes les questions qui sont à traiter dans ce gredin de chapitre-là ! J’en viendrai à bout, je crois. Mais quand sera-t-il fini, ce chapitre ix ? Ne le sais ! et il se pourrait très bien que je n’allasse à Paris qu’au milieu de l’été prochain.

Pour ne plus penser pendant deux ou trois heures à la Religion (car j’en rêve la nuit, et à mes repas j’en mange avec mon fricot), j’ai invité Fortin à dîner pour aujourd’hui.