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CORRESPONDANCE

Donnez-moi ainsi, de temps à autre, de vos nouvelles. Vous ferez bien plaisir à votre très affectionné

qui vous baise les mains.

Ma nièce vous présente ses respects.

Souvenirs d’amitié à Popelin et à Marie.


1778. À LA PRINCESSE MATHILDE.
Croisset, dimanche 22 soir [22 décembre 1878].

Votre lettre d’il y a huit jours, ma chère Princesse, m’a attendri jusqu’aux larmes. (vous savez que je suis, comme dit Goncourt, « un gros sensible ».) Oui, j’ai été touché jusqu’au fond de l’âme pour la délicatesse de votre attention.

Réservez-moi votre bon vouloir, mais présentement les choses ne pressent pas. J’ai cédé à un mouvement de découragement, en vous écrivant.

J’ai du chagrin, parce que je vois souffrir près de moi ceux que j’aime et que je suis dérangé dans mes travaux ; mais l’âme reste libre, la conscience pure et le corps robuste : c’est l’important.

Nous recauserons de tout cela vers la fin de janvier, quand je serai à Paris. D’ici là, envoyez-moi de vos nouvelles le plus souvent que vous pourrez. C’est une joie, dans ma vie austère, que la vue de votre (abominable et) chère écriture.

La neige couvre la terre et les toits, malgré le soleil. Je vis comme un ours dans sa tanière ! Au-