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CORRESPONDANCE

un peu l’Exposition. Après quoi j’irai chez la Princesse Mathilde, et dans une vingtaine de jours je serai revenu ici, d’où je ne bougerai pas avant d’avoir fini mon chapitre vii : de l’amour ! La plus grande partie de mes lectures est terminée et je commence à entrevoir la fin. Mais votre vieil ami est bien las par moments. N’importe ! Le « coffre est bon ».

Je n’ai jamais entendu parler de ce Hollandais qui est pour moi si aimable. Le premier mai dernier, j’ai lu dans le Fortnightly Review un article d’un fils d’Albion qui était vraiment… gigantesque.

C’est du nord aujourd’hui que nous vient la lumière.

Je suis bien content de voir que mon grand ami Tourgueneff vous charme. Si vous le connaissiez personnellement, que serait-ce ? Il est exquis.

Pour les besoins de mon bouquin, moi aussi, j’ai relu le livre de Lanfrey sur la Révolution. C’est une œuvre d’honnête homme, mais rien de plus. Voilà ce que j’appelle des esprits inutiles, c’est-à-dire des gens qui chantent une note connue et déjà mieux chantée par d’autres.

Si je me souviens du salon de la pauvre Muse ? Je crois bien ! Je vois tous ses hôtes depuis d’Arpentigny jusqu’à la hideuse ***, qui m’est réapparue un soir, il y a deux ans, chez le père Hugo. Vraiment elle est « espovantable ».

Je ne connais pas le Journal d’une femme du bon Feuillet. Les Amours de Philippe m’ont semblé ineptes. Quel triste auteur ! Pour moi, c’est le néant. Mais les dames le trouvent « charmant ». Néanmoins sa vogue baisse.