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DE GUSTAVE FLAUBERT.

vieux Croisset, qui est maintenant très beau et où je vous plains de ne pas être. Le seul événement de ma semaine a été hier, ici, le dîner de Lapierre. Leur môme, qu’ils m’ont amené, ne m’a pas diverti du tout, mais pas du tout. Son excès d’activité surexcitée par Julio, et d’ailleurs bien naturelle à son âge, comme dirait Prud’homme, m’empêchait de parler, me faisait battre le cœur. Comment des parents sont-ils assez égoïstes pour infliger à leurs amis des supplices pareils ? Mais il est convenu que les célibataires seuls sont égoïstes ! À 9 heures un quart je me suis retrouvé dans ma solitude avec plaisir. Voilà le vrai.

Mes bonshommes se portent bien ; mais, c’est peut-être leur faute, je ne dors pas assez. Pas plus de cinq heures la nuit, et à peine deux dans le jour…

Aujourd’hui, fête à Dieppedalle. Il a passé beaucoup de monde et de bateaux sous mes fenêtres. Comme j’avais tout à l’heure extrêmement froid aux pieds, je viens de me faire du feu. Voilà les dernières nouvelles.


1737. À LA PRINCESSE MATHILDE.
Jeudi [13 juin 1878].
Ma chère Princesse,

Voilà un mois que je ne vous ai vue ! Et depuis lors, je n’ai pas de vos nouvelles. C’est vous dire que je vous prie de m’en donner, si vous n’avez rien de mieux à faire toutefois.