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DE GUSTAVE FLAUBERT.

1735. À SA NIÈCE CAROLINE.
Croisset, mercredi, 6 heures [29 mai 1878].

Enfin, me voilà rentré dans mes lares ! Dieu merci ! Mais je tombe sur les bottes !!! Conséquence de mes deux jours passés à Paris, et surtout de la journée d’hier. Que de mal pour avoir une voiture ! Et quelle pluie ! J’ai été obligé de refaire sécher mes habits au feu, pour les remettre ce matin.

Dimanche soir, j’ai dîné chez moi, tout seul, et je me suis couché dès 10 heures. Lundi, j’ai eu à déjeuner d’Osmoy, qui m’a accompagné dans mes courses jusqu’à 4 heures. Il a été charmant d’esprit et de cordialité. Cela m’a fait du bien au cœur, car tu sais que Vieux est sensible. Bref, nous nous sommes séparés plus amis que jamais et il m’a promis de me faire une visite à Croisset le 12 juin. Le soir, j’ai eu à dîner mon disciple, qui a partagé mon petit pot-au-feu. J’avais rencontré dans la rue Victor Hugo et Mme Drouet (laquelle s’est informée avec beaucoup d’insistance de Mme de Commanville). Bref, il n’y a pas eu moyen de refuser une invitation à dîner pour hier. Repas fort agréable. Absence de politique. Sympathie universelle.

À 11 heures et demie je suis arrivé ici, par un froid terrible. Mon déjeuner était prêt. Julio a bondi devant moi et m’a accablé de caresses. De 1 heure à 3, j’ai fait des rangements, puis dormi jusqu’à 5. Présentement je puis me remettre à l’ouvrage. Le jardin me paraît en bel état. […]