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DE GUSTAVE FLAUBERT.

de cette semaine, j’appellerai d’Osmoy et, s’il tarde à venir, je demanderai tout de suite le sieur Carvalho. Une petite réclame pour moi, dans l’Événement, me fait présumer que l’Oncle Sam n’aura pas la vie très longue.

Le général Valazé a été élu à une majorité écrasante, plus de 40 000 voix, sur le sieur Desgenetais dont l’enfoncement m’est agréable, je ne sais pourquoi. Mais les autorités de Croisset, les gens du grand parti de l’ordre, les sieurs Lecœur et Foutrel le défendaient ; ce dernier est même venu prêcher en sa faveur notre jardinier, qui est resté sourd à la corruption. Enfin la manufacture est aplatie. Taïeb[1].

Samedi j’ai reçu la visite de Laporte. Il s’est occupé d’un époux pour Miss Putzel. Il a été chez plusieurs marchands de chiens et chez un acteur des Variétés (Cooper), où on lui avait dit qu’il trouverait des mâles idoines. Enfin, le plus célèbre chienneur de Paris, M. Butler, lui a répondu qu’il attendait d’Allemagne des jeunes gens, où tout au moins un jeune homme, pour les dames de la race de Putzel qui en ont besoin.

Tu vois que ce bon Laporte ne t’avait pas oubliée. Il viendra déjeuner ici dimanche. Ce jour-là, sans doute, j’irai dîner chez Lapierre, et je profiterai de ma sortie pour rendre la visite du général Merle.

Je ne vois pas d’autre nouvelle à te narrer, chère Caro. Ma vie est aussi monotone que la vôtre est accidentée. Il fait maintenant une nuit noire comme de l’encre. Tout a l’air figé dans

  1. Bon ! (en arabe).