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DE GUSTAVE FLAUBERT.

Samedi, j’ai eu la visite de Guy de Maupassant et de Louis Le Poittevin. Dimanche, Guilbert a apporté le buste. Je le trouve très joli comme sculpture, mais les yeux et le bout du nez me déplaisent. On ne retrouve notre pauvre vieille que partiellement. Cependant le profil, à la lumière surtout, est très ressemblant.

Là-dessus, ma pauvre chérie, je vais faire « mon toilette », il en est temps, puis me remettre à ma « scène d’amour ». Après quoi, Monsieur prendra ung bain, dînera et regueulera nuitamment comme un ⦚⦚ qu’il est ! Je ferai observer à la belle dame Commanville qu’elle m’envoie depuis quelque temps des épîtres bien courtes ! Je l’embrasse très fort.


1414. À LA PRINCESSE MATHILDE.
Croisset, mercredi [12 novembre 1873].

J’attendais pour vous écrire, Princesse, que nous puissions nous réjouir ensemble de l’issue des événements.

Mais nos souverains ne se décident pas à nous donner un gouvernement définitif, ou plus ou moins définitif. L’important est que nous soyons délivrés du cauchemar de la Monarchie[1] ! Dieu merci, nous le sommes. Donc, hosannah ! En ce

  1. Le gouvernement résolument conservateur de M. de Broglie donnait aux légitimistes des espérances de restauration, auxquelles le maréchal de Mac-Mahon s’opposa nettement. Le 19 novembre, l’Assemblée Nationale le maintint pour sept ans à la Présidence de la République.