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DE GUSTAVE FLAUBERT.

leur dit que nous sommes en république, et on raille dans les livres les « vaines » querelles théologiques de Byzance !

Je ne partage pas, chère Madame, vos réticences à l’endroit de l’Antechrist. Je trouve cela, moi, un très beau livre, et comme je connais l’époque pour l’avoir spécialement étudiée, je vous assure que l’érudition de ce bouquin-là est solide. C’est de la véritable histoire. Je n’aime pas certaines expressions modernes qui gâtent la couleur. Pourquoi dire par exemple que Néron s’habillait « en jockey » ? ce qui fait une image fausse. Quel dommage que Renan, dans sa jeunesse, ait tant lu Fénelon ! Le quiétisme s’est ajouté au celticisme et les arêtes vives manquent.

Vous savez qu’Alexandre Dumas fils déclare à la postérité que le nommé Goethe « n’était pas un grand homme ». Barbey d’Aurevilly avait fait, l’été dernier, la même découverte. C’est bien le cas de s’écrier comme M. de Voltaire : « Il n’y aura jamais assez de camouflets, de bonnets d’âne pour de pareils faquins ! »

Lévy m’a dégoûté des éditeurs comme une certaine femme peut écarter de toutes les autres. Jusqu’à des temps plus prospères je reste sous ma tente, et je continue à tourner des ronds de serviette (ce qui est une comparaison moins noble et plus juste) sans aucun espoir ultérieur. Je voudrais n’aller visiter les sombres bords qu’après avoir vomi le fiel qui m’étouffe, c’est-à-dire pas avant d’avoir écrit le livre que je prépare. Il exige des lectures effrayantes, et l’exécution me donne le vertige quand je me penche sur le plan. Mais cela pourra être drôle. Présentement, je m’aventure