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CORRESPONDANCE

des « principaux ouvrages romantiques », et là il a aussi un petit parallèle entre Voltaire et Rousseau qui ne manque pas de gaieté.

J’ai trouvé dans le P. Gagarin un grand éloge du sieur Jules Simon. Les louanges sont pour faire passer le blâme qui vient après, naturellement ; n’importe ! le bon Père admire Simon. Il est ébloui par… son style ! tant il est vrai que tous les esprits faux concordent. Pourquoi le hideux, l’exécrable « môssieu de Maistre » est-il prôné et recommandé par les saint-simoniens et par Auguste Comte, tous si opposés de doctrine à ce sinistre farceur ? C’est que les tempéraments sont pareils.

Je ne suis pas sans inquiétude du côté de la censure quant au Sexe faible. Bien que je n’y blesse ni la religion, ni les mœurs, ni la monarchie, ni la république, le caractère bedolle d’un vieux général qui finit par épouser une cocotte pourrait déplaire à quelques-uns de MM.  les militaires qui sont actuellement nos juges absolus. Donc connaissez-vous le général Ladmirault ? et par quel moyen, si besoin en est, fléchir ce guerrier en faveur de Thalie ? Ma pièce passera après celle de Sardou, vers la fin de janvier, probablement.

Dans quatre mois jouirons-nous d’Henry V ? Je ne le crois pas (bien que ce soit tellement idiot que cela se pourrait) ; la Fusion m’a l’air coulée et nous resterons en république par la force des choses. Est-ce assez grotesque ! Une forme de gouvernement, dont on ne veut pas, dont le nom même est presque défendu et qui subsiste malgré tout. Nous avons un président de la République, mais des gens s’indignent si on