Page:Flaubert Édition Conard Correspondance 7.djvu/56

Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.
50
CORRESPONDANCE

1392. À SA NIÈCE CAROLINE.
Paris, 15 août 1873.

Quelle chaleur, pauvre loulou ! c’est à tomber sur les bottes !

Ce qui n’empêche pas que, ce soir, Monsieur retourne au spectacle ! J’ai passé toute la journée d’hier avec Carvalho. Nous cherchons des acteurs.

Il n’est pas besoin de te cacher que je lui ai lu le plan du Candidat ! Enthousiasme dudit Carvalho, qui m’a prié de lui permettre de l’annoncer, ce que j’ai formellement refusé. Là-dessus, je suis inflexible.

Autre histoire : le sieur*** (m’a-t-on dit) a publié une lettre de moi à lui adressée, sans ma permission ! Que dis-tu du procédé ? La lettre est ancienne et roule sur la politique. Je vais tâcher de trouver le numéro du journal où elle se trouve, puis j’en écrirai une, à mon ami ! une qu’il ne publiera pas, je t’en réponds.

Mes deux éditeurs m’accablent d’épreuves, et je fais toujours des recherches pour Bouvard et Pécuchet… Je me réjouis comme toi à l’idée de passer encore une bonne quinzaine ensemble au mois de novembre, dans le vieux Croisset que j’aime de plus en plus…

Ma plume est si mauvaise qu’elle m’agace !

Donne-moi de tes nouvelles. Enfin pense toujours à

Vieux.

Je suis tanné de la Fusion.