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CORRESPONDANCE

L’abbé Chalons[1] peut venir. Je suis tout prêt à le recevoir. Mais qu’il ne compte pas sur de grandes distractions.

Tu as dû recevoir une boîte de photographies et ta robe des Magasins du Louvre. J’ai tout payé, 96 francs, ce qui fait que j’attends de l’argent avec impatience. Émile s’est couché ce matin à 1 heure, emporté par le délire des confitures. Il y a six pots de gelée de gardes[2] pour Mme Commanville. La provision est petite, mais nous manquions de pots. On a même été obligé d’en racheter.

Depuis ton départ, mon pauvre chat, je me suis baigné deux fois. J’ai fini Flammarion, j’ai expédié toutes les notes à prendre dans Daremberg et j’ai lu pas mal de Buffon. Puis j’ai beaucoup pensé à toi. Voilà ma vie.

Aucune nouvelle de Carvalho.

Préviens-moi un jour d’avance de l’arrivée de l’abbé.

Ton vieux scheik d’oncle qui t’aime.

Fais prendre de l’Eau-bonne à ton mari.


1388. À SA NIÈCE CAROLINE.
Croisset, mardi, 3 heures, 29 juillet 1873.
Ma Chérie,

Émile, bien qu’affligé d’une véhémente colique, si tu tiens à avoir des détails intimes sur

  1. L’abbé Chalons, un de ses cousins.
  2. On appelle les groseilles des « gardes » en Normandie.