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DE GUSTAVE FLAUBERT.

dimanche dernier. La nuit, dans le « silence du cabinet », monsieur se monte tellement le bourrichon qu’il arrive à « la fine frénésie et fureur ». Après tout, il n’y a que ça de bon. Mais il ne faut pas que la mécanique en claque.

Vers le 8 ou le 10 janvier j’espère avoir fini la deuxième partie d’Hérodias. De cette manière, j’arriverai à Paris avec la troisième bien en train. Le Moscove ne m’a pas encore répondu quant à l’époque de la publication russe. Comme la ligne droite est une chose rare ! Que lui coûterait-il d’être catégorique et de faire ce qu’il a dit ! Mais non ! il lambine, il remet ! Après tout, c’est moi qui suis peut-être insociable.

Qui t’a prêté le volume d’Huxley[1] ? Quel est son titre ? Parle-moi de tes études ! Elles m’intéressent doublement, car je compte t’exploiter pour Bouvard et Pécuchet qui feront absolument ce que tu fais. Ainsi, note ce qui te semble embrouillé.

Pourquoi ne fais-tu pas venir G. Pouchet ? Invite-le à dîner. Il ne trouvera pas drôle du tout ton désir de t’instruire.

Un peu d’orthographe ne te nuirait pas, mon bibi ! Car tu écris aplomb par deux p : « moral et physique sont d’applomb ». Trois marqueraient encore plus d’énergie. Pauvre fille ! ça m’a amusé, parce que ça te ressemble.

Oh ! je te permets bien de me voler du papier à lettres, pourvu que tes missives soient plus longues.

  1. Huxley, naturaliste anglais, membre de la Société royale de Londres, professeur d’histoire naturelle à l’École royale des Mines. Publia de nombreux ouvrages sur les sciences naturelles qui furent traduits en français.